Le Moulin de Cambelong : l’harmonie troublée
- Aveyron
- 2 sept. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 sept.

Sur le chemin du retour vers Paris, portés par le désir d’un dernier souffle d’évasion avant de retrouver le tumulte de la ville, nous faisons un détour par les routes sinueuses de l’Aveyron. La nature y déroule ses plus beaux tableaux, et c’est entre vallons et forêts que se dévoile enfin notre halte du soir : Le Moulin de Cambelong, posé au bord d’une rivière, abrité dans l’écrin d’un vallon secret, où le clapoti de l’eau promet le repos et la sérénité.
Le charme du lieu opère immédiatement. Le vieux moulin semble suspendu hors du temps, enveloppé de verdure et baigné dans la lumière douce d’un soir d’été finissant. Une hôtesse nous accueille avec chaleur, nous guide à travers les pierres anciennes, jusqu’à notre chambre supérieure, dotée d’un balcon surplombant la rivière. Un tableau vivant, apaisant, presque pictural.
Mais une fois la porte refermée, le charme s’estompe. À l’intérieur, l’univers bascule dans un contraste inattendu : le style, moderne à l’excès, vient heurter la douceur du décor alentour. Le sol en plastique noir, aux relents désagréables, les murs rouges et noirs, la lumière crue... rien ne rappelle l’authenticité du moulin ni la douceur du paysage. Ce décalage visuel, renforcé par une décoration disparate dans les couloirs, rompt le fil de l’harmonie attendue.
Le forfait à 440€, comprenant la chambre, un dîner au restaurant gastronomique et le petit déjeuner, augurait d’un séjour d’exception. Pourtant, un premier accroc vient troubler cette promesse : le petit déjeuner salé est en option, et facturé 3€ supplémentaires pour des œufs brouillés. Un détail, certes, mais qui semble déplacé à ce niveau de prestation.
Après un dîner au sein du restaurant d’Émilie et Thomas, nous regagnons notre chambre, bercés par l’idée d’une nuit paisible au bord de l’eau. Hélas, la réalité s’invite à nouveau : l’isolation phonique est trop légère, et les bruits de la route voisine s’infiltrent dans notre sommeil, troublant la quiétude promise.
Au petit matin, sous une pluie fine qui habille le paysage d’une douce mélancolie, nous descendons pour le petit déjeuner. Le buffet, bien que composé de produits soignés, reste timide dans sa diversité. Les viennoiseries sont excellentes, tout comme les œufs, mais l'ensemble manque d’une générosité à la hauteur du lieu.
Nous quittons Le Moulin de Cambelong avec un sentiment doux-amer. La nature y est somptueuse, l’accueil chaleureux, et l’âme du moulin toujours perceptible sous les modernités. Mais de petites fausses notes - une décoration en décalage, un confort sonore imparfait, des choix tarifaires discutables - viennent ternir l’expérience.
Le Moulin de Cambelong est un lieu plein de poésie… qui mériterait que son intérieur raconte la même histoire que ses murs de pierre et ses eaux tranquilles. Avec quelques ajustements, il pourrait devenir ce qu’il promet déjà d’être : un refuge d’élégance et de paix, niché entre les courbes douces de l’Aveyron.
Le lieu a l’âme et la poésie, mais trop de dissonances viennent rompre l’enchantement. Le potentiel est là, il ne demande qu’à s’accorder.




















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