L'Hôtel de la Prison : Un séjour entre charme et désillusion à Béziers
- Occitanie
- 17 août 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 sept.

Poursuivant notre échappée vers le sud, le soir tombe doucement sur Béziers. Ses pierres anciennes se parent de reflets chauds, et la cathédrale Saint-Nazaire, veille sur la cité depuis son promontoire. C’est tout près d’elle que se dresse notre halte du soir : l’Hôtel de la Prison, établissement au nom intrigant, installé dans une ancienne maison d’arrêt.
Le décor promet l’insolite. Le bâtiment, juché au sommet de la ville, offre une vue panoramique à couper le souffle. Mais dès l’entrée, le charme est mis en détention provisoire. À la réception, pas un sourire, pas une once de chaleur. La personne en charge semble aussi froide que les murs de pierre qui l’entourent. À notre demande de recommandation pour le dîner, une réponse sèche, impersonnelle, presque agacée. Le restaurant de l’hôtel est fermé ce soir-là, mais on nous laisse errer sans piste, sans conseil, sans effort.
Nous gagnons notre chambre, une cellule réhabilitée, avec curiosité. L’espace est restreint, bien sûr, mais cela fait partie du jeu. Et il faut reconnaître à la décoration un certain panache : sobriété, lignes nettes, matériaux bruts. Le lit est confortable, les tonalités douces, et un soin particulier semble avoir été apporté pour raconter une histoire sans tomber dans la caricature. Minimaliste mais charmant.
L’ensemble de l’hôtel joue cette partition contrastée : art contemporain contre murs d’enceinte, œuvres intrigantes posées comme des échappées visuelles dans ce décor de béton et d’acier. Une belle tension esthétique, subtilement menée. On aurait aimé s’en imprégner davantage… si l’accueil avait été à la hauteur de l’ambition.
Profitant d’une fin d’après-midi douce, nous filons vers la fameuse piscine, vantée en ligne. Mais notre enthousiasme se dissout rapidement : un couloir de nage exigu, quelques transats entassés sur une terrasse minuscule, et une atmosphère étouffante plus que paisible. Dommage, car la vue sur Béziers depuis les hauteurs est superbe, comme un tableau trop encadré pour s’exprimer.
Aucun verre à boire, aucun espace pour prolonger le moment : nous quittons l’hôtel, déçus, en quête d’un dîner salvateur. Heureusement, la vieille ville nous tend ses ruelles et c’est chez Pica-Pica que nous trouvons refuge.
La nuit venue, l’expérience ne s’améliore guère. L’insonorisation est quasi inexistante : chaque pas, chaque voix, chaque fermeture de porte trouve écho dans les murs épais de cette ancienne geôle.
L’Hôtel de la Prison est une idée magnifique sur le papier. Un lieu chargé d’histoire, au décor singulier, réinventé avec goût mais habité sans âme. Tout y est, ou presque : la situation rêvée, le cadre insolite, l’élégance sobre. Mais le service manque cruellement de chaleur, d’attention, de considération. L’enveloppe est belle, mais le cœur ne suit pas.
Une curiosité architecturale qui pourrait devenir un incontournable… si elle décidait un jour d’ouvrir ses portes, vraiment, à ceux qui y séjournent.
Un lieu à voir, plus qu’à vivre. Il ne manque qu’un peu de chaleur pour en faire une vraie destination.

















Commentaires