Echo : une expérience bordelaise en demi-teinte
- Bordeaux
- 18 août 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 juin

Lors de notre échappée bordelaise, c’est dans le quartier Saint-Pierre, au cœur de ses ruelles pavées et de son atmosphère vibrante, que nous posons notre regard sur Echo, un restaurant à l’allure contemporaine, mis en lumière par une communication léchée. Les photos séduisent, les menus intriguent : tout semble annoncer une parenthèse culinaire inspirée.
À notre arrivée, l’endroit joue la carte du "cave à manger stylisée", où béton brut et suspensions design plantent un décor dans l’air du temps. Rien d’inattendu ici, le quartier se prête à ce jeu. Mais sous les apparences affutées, nous espérons que la cuisine prendra la parole, et que la forme ne prendra pas le pas sur le fond.
Hélas, l'accueil vient ternir d’emblée le tableau. Le sourire semble s’être égaré quelque part entre la porte et le comptoir. Le serveur, glacial, expédie nos premiers échanges avec une nonchalance désarmante. En cuisine ouverte, le chef, silhouette tendue, visage fermé, ponctue ses gestes de soupirs trop audibles pour ne pas résonner. Le malaise s’installe, sourd, et donne au lieu une atmosphère pesante.
Nous nous accrochons à l’espoir que l’assiette rattrapera ce début en demi-teinte.
Côté cave, la carte fait la part belle aux vins naturels, un univers auquel nous restons peu sensibles. Par prudence, nous nous tournons vers une bouteille de champagne. Ni mémorable, ni désagréable… si bien que le nom même nous échappe.
La lecture du menu nous laisse un goût d’inachevé : sur les trois plats annoncés, celui qui attisait notre curiosité, un agneau prometteur, n’est plus disponible. Aucune alternative proposée. Reste alors le choix entre un risotto végétarien ou un plat de poisson. Un menu restreint peut témoigner d’une exigence de qualité, certes, mais deux options seulement… le sentiment de frustration s’invite à table.
Le dîner s’ouvre sur une tartelette aux champignons, ail confit, viande séchée et jus de viande. Joliment dressée, elle séduit au nez comme à l’œil. En bouche, l’équilibre est juste, les saveurs bien menées. Une assiette sage, maîtrisée, presque rassurante. Peut-être trop discrète pour vraiment marquer les esprits, mais elle laisse entrevoir un savoir-faire.
Puis vient le thon rouge, servi avec un kimchi de céleri branche, pak choï braisé, noisettes et marjolaine. Le poisson, épais et joliment coupé, aurait pu être un point d’orgue… mais son cœur encore froid trahit une cuisson précipitée. L’amertume du céleri et des noisettes prend le dessus, sans contrepoint pour l’équilibrer. Un plat pensé avec de belles intentions, mais dont l’exécution laisse un goût un peu rude, comme un écho dissonant à nos attentes.
Ni rassasiés, ni charmés, nous renonçons au dessert. Il semble que, ce soir-là, Echo n’ait su trouver sa voix. Ou plutôt : qu’elle résonne à vide.
Nous quittons la table un peu tristes. Pas seulement pour ce repas manqué, mais pour ce lieu qui semble avoir oublié que la cuisine est aussi une affaire d’âme, de chaleur humaine, de générosité. Ici, tout semble reposer sur l’apparence et l’essentiel, lui, se perd dans les silences froids du service.
Echo nous laisse sur notre faim, avec le sentiment amer qu’une belle vitrine ne suffit pas à faire vibrer une table.










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